1991 Engelberg
Dans mon souvenir, Engelberg représente une carte postale suisse allemande.
Attention ce n’est pas le dessin animé de Heidi non plus.
Avec le bassiste Pino Palladino, le claviériste Simon Clark et l’ingénieur du son Dominique Blanc Francard, nous étions comme une famille en vacances à la montagne.
On séjournait dans l’hôtel, un peu d’une autre époque, du frère du manager de Stephan, Martin Hess.
Aussitôt des amitiés sont nées, et les relations étaient extrêmement
chaleureuses.
On a enregistré dans le Casino Engelberg, qui jouxtait l’hôtel.
Entre musiciens, on a commencé par se renifler.
Stephan étant quelqu’un en apparence d’assez laxiste, on
avait tout le loisir pour prendre respectivement nos marques et s’exprimer librement.
On travaillait suivant la méthode anglo-saxonne, en cherchant des nouvelles idées en permanence.
On ne se contentait pas de reproduire les maquettes de Stephan.
On fonctionnait comme un groupe, et non comme des musiciens habitués à enchaîner séances après séances.
Nous étions tous là pour les mêmes raisons.
Disons qu’il s’agissait de séances à l’ancienne, jouant tous ensemble et bénéficiant d’une réelle proximité visuelle, autrement dit d’un positionnement studio plutôt live et très convivial.
D’ailleurs on aurait pu se trouver à Nashville, Los Angeles ou au Zimbabwe.
C’était assez nouveau pour des artistes français ou francophones d’enregistrer dans un lieu qui n’était pas un studio d’enregistrement à proprement dit.
A l’instar des gens du voyage, Stephan est capable de se mettre à portée d’autres cultures.
C’est quelqu’un d’extrêmement curieux – ce que j’ai pu aussi vérifier, en partageant par la suite plusieurs tournées avec lui.
Par conséquent, on prenait le temps de faire les choses,
sans aucune pression commerciale ou budgétaire.
Si on avait envie de dîner, se promener ou skier, on ne se privait surtout pas de le faire. C’était une expérience très jouissive.
D’autant que Stephan nous a totalement intégrés à sa façon de vivre.
Chaque moment de la journée avait son importance. Chez les grands artistes que j’ai pu côtoyer, il y a toujours cette prise de temps et cette envie de partager des choses ensemble.
C’est peut être pour cette raison que Stephan et moi sommes restés amis et que nous avons toujours plaisir à nous voir, même si on ne fait plus d’album ensemble. Depuis Engelberg, il existe un respect profond et réciproque entre nous.
Manu Katché, Juin 2007
Pour ma part, j'ai découvert cet artiste par le biais du single "Two people in a room" en 1985 puis son second succès "Combien de temps" qui avait tendance à m'agacer... Puis en 1991, "Dejeuner en paix" sur les ondes sans savoir encore que c'était maitre Manu qui tappait sur ses futs.
A la découverte "heureuse" de sa contribution, j'ai adhéré immédiatement à l'ambiance qui se dégage de cet album. Le premier titre "Wake up" avec l'intro de batterie & Hackbrett donne le (bon) ton.
Les chansons "Déjeuner..." et "Pas d'ami comme toi" sont pour moi des incontournables des nombreuses contributions MK.
Dans l'ensemble, la prise de son du jeu de Manu est très présente, somme toute un album très bien produit (avec Dom BF aux commandes, ça ne pouvait que l'être de tout façon).
Je vous invite de découvrir au plus vite cette belle contribution avec bien entendu celui qui a suivi en 1993 < Carcassonne > qui est la suite logique du précédent et tout aussi excellente.
J'avoue avoir moins accroché à 1000vies qui fut la 3e et dernière contribution album studio de Manu avec Stephan.
A savoir une tournée dans des pays d'Europe de l'Est et d'Asie avec des musiciens locaux dans le but de ré-orchestrer certaines chansons s'est déroulé en 1996. Pino et Manu faisaient partis du line-up. Malheureusement pas d'album ni de vidéo officielle pour la mémoire.
Il n'y eu qu'une diffusion sur MCM d'1h du concert donné au Festival de Jazz de Montreux donné le 05/07/96 (lançons un appel pour qu'un jour le DVD live in Montreux de Stephan Eicher se rajoute à la collection de tous ces concerts magiques)
Voila j'ai fini.